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Paul-Yves L’Anthoën quitte Axéréal

Paul-Yves L'Anthoën dirigeait Axéréal depuis 2017. Il était également directeur du pôle agricole.

Si la route d’Axéréal semble tracée, le départ de Paul-Yves L’Anthoën, son directeur général, la semaine dernière, pose question.

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À Lumeau (Eure-et-Loir), le 13 juin, une centaine d’adhérents et salariés du groupe Axéréal mangent ensemble, sous un grand hangar. Les Rencontres agronomiques attirent de plus en plus de personnes. 10 à 15 % de plus d’agriculteurs ont visité les essais par rapport à l’année dernière. Moment de convivialité, de nombreux membres du bureau ont fait le déplacement. Belle photo de famille.

Pourtant, il manque une personne : Paul-Yves L’Anthoën, son directeur général. Habitué de ces Rencontres, il brille par son absence. Et pour cause, Paul-Yves L’Anthoën, qui était également directeur du pôle agricole, a quitté ses fonctions durant la semaine après sept ans à la tête du groupe coopératif. Axéréal l’a confirmé mardi 17 juin, mais ne souhaite pas donner les causes de son départ ni le nom de son successeur.

Toujours l’agriculture régénérative

Face à ses adhérents, Axéréal continue sur la route de l’agriculture régénérative. 1 300 agriculteurs sont sous le cahier des charges « Cultivup régénératif » et 550 participent à des filières bas carbone. Le maïs en 2025 et le blé dur en 2026 seront dorénavant valorisés dans ces filières primées.

En plus des essais variétaux, les agriculteurs ont pu observer les essais sur la fertilisation azotée ou sur du matériel de travail du sol. (© A. RICHARD)

De nombreux essais concernent la fertilisation, poids lourd de la décarbonation. Axéréal investit dans les matières organiques. La coopérative a passé des partenariats avec des plateformes locales de compostage pour 20 000 tonnes environ. Elle enrichit le compost en phosphore, avant de le vendre à ses adhérents. Les objectifs sont élevés : plus de 40 % de vente de compost en 5 ans.

Un changement de politique commerciale

Après le découpage, il y a quatre ans, de son périmètre en six grandes régions, plus autonomes, rien ne semble changer dans la stratégie d’Axéréal. Pourtant, l’approche va évoluer, comme l’explique Guillaume Perdereau, vice-président d’Axéréal. « Nous devons savoir parler à chaque agriculteur selon ses besoins. Pas faire du commercial et pousser une offre, mais répondre au besoin. Si un agriculteur ne souhaite que du prix, nous devons être capables de le lui proposer, ce que nous n’osions pas faire jusqu’à présent. » Fini la massification, l’heure est à la segmentation.

« Les économies absorbées par l’inflation »

Plus globalement, la stratégie d’Axéréal va-t-elle changer après le départ de Paul-Yves L’Anthoën ? En 2020, trois ans après son arrivée, il avait instauré un « tournant stratégique » pour le groupe, avec la suppression de 220 postes et la fermeture d’une centaine de sites. L’objectif de cette réorganisation baptisée « Rebondir » était de diminuer les charges de 30 M€. Plus récemment, à l’été 2024, le programme « Oser » est lancé afin de restructurer l’activité agricole et d’économiser 40 M€.

« Les plans ont été bien suivis, mais les économies ont été complètement absorbées par l’inflation. La vie économique est darwinienne, nous allons devoir recommencer pour nous adapter », commente Guillaume Perdereau. Parmi les pistes qui pourraient être développées : la mutualisation de différents sites, comme les embranchements fer, avec d’autres organismes stockeurs… À suivre.

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